Camino de la Costa J14
Samedi 30 avril 2016 : SABRADO dos MOXES --) ARZUA --) SALCEDA
Belle journée de marche ensoleillée, facilement déroulée malgré sa longueur (un peu plus de 30 kilomètres) délibérément choisie afin afin d'échapper, autant que faire se pouvait, au "tsunami jacquaire" corrolaire de l'entrée à ARZUA sur le Camino Frances. En abordant celui-ci après le passage du flux cette stratégie s'avérera au bilan de fin de journée pertinente puisque elle m'aura permit de gagner, en fin d'après midi, SALCEDA par une marche demeurant solitaire.
Arrivé au but, la saturation du dortoir constituera cependant un "douloureux rappel" des réalités du Chemin Francais et pour la première fois m'échoit un lit supérieur où je vais vivre ma pire nuit de pèlerin, tous chemins confondus, dans le voisinage d'un "redoutable ronfleur" (accompagné à contre temps par 2 jeunes femmes) qui va retarder mon endormissement et m'induire plusieurs réveils, sans cependant entamer au matin mon plaisir d'être en marche.
Réveillé vers 7 heures par la cloche de l'église, j'entame finalement mon cheminement (dans le sillage d'un quatuor d'espagnols qui un peu plus tard (la providence veillant) m'évitera de payer lourdement mon inattention), bien après 8 heures après un copieux petit déjeuner comportant notamment huevos fritos con patatas.
Par une tranquille ballade je gagne dans un premier temps CORREDOIRAS puis BOIMORTO et sa colonne romaine reliquat du balisage de la voie XIX ../..
../.. et enfin SENDELLE avec son église, sans surprise fermée, ne me permettant donc pas d'admirer les peintures représentant la Céne la décorant.
Ayant repris ma route, je vais rapidement marquer un temps d'arrêt devant une fontaine m'évoquant une sculpture maya avant de gagner, en un cheminement qui fini par me sembler interminable (malgré les petits spectacles qui le jalonnent) , le territoire d'ARZUA puis les faubourgs de la localité marqués par d'artistiques tags rappelant la vocation fromagère du lieu.
14h sonnant au loin, je décide de faire arrêt pour la comeda dans un minuscule établissement dont la salle à manger s'atteint en traversant la cuisine où s'affairent 3 générations de femmes tandis que, "souverains", le grand-père puis le gendre attendent à une table voisine de la mienne d'être servis. Le repas qui m'est servi s'avère fort honorable malgré l'absence d'urujo proposé avec le café (soupe / cannelloni carnés / fromage local accompagné de sa pâte de fruit / café).
Reparti vers 15H15, sous un ardent soleil, je rejoins le Camino Frances, à mon étonnement désert et entame la dernière section de ma journée afin de rejoindre SALCEDA et son albergue privée dont je garde un excellent souvenir de l'accueil lors de mon précédent passage l'année dernière; j'y avais pris un repos de quelques heures avec mes compagnons d'alors avant de rejoindre SANTIAGO en un longue étape de nuit.
Je vais ainsi cheminé dans une tranquillité parfaite que ne perturbent ni les rares pèlerins que je dépasse ni les quelques bicyclettes qui font de même avec moi.
J'atteins finalement mon but vers 18h au terme donc d'une marche jalonnée de nombreux tags et bornes jacquaires, accompagné, comme depuis le matin, par le chant de nombreux oiseaux.
Installé dans ce superbe lieu, qui semble avoir souscrit avec regret à la mode du "wifi", je consacre la fin de mon après midi à l'incrémentation de mon carnet de route avant de dîner et regagner mon lit dans un dortoir surchauffé qui se révèle, avant mon endormissement, l'arene où s'affrontent en un duel homérique le plus incroyable ronfleur que je n'ai jamais rencontré sur le Chemin et un duo parfaitement synergique de "nasillardes" faisant vibrer leurs nasopharynx à contre temps de celui-ci.
Finalement gagné par le sommeil je vais connaître une nuit marquée de réveils itératifs à laquelle met finalement fin vers 6h30 un duo de furtifs germains rapidement relayé par 2 pèlerines anglo-saxonnes beaucoup moins discrètes n'ayant manifestement pas anticipé leur départ précoce.
J'entame donc dès 6h45 cette journée qui doit me conduire aux portes de SANTIAGO dans l'objectif d'atteindre, dès les premières heures du jour lundi, la PRAZA do OBRADOIRO.