camino primitivo J-2
Il est presque 16 h lorsque j'arrive à Oviédo au terme d'un voyage d 'environ 7h réalisé en autobus ; trajet qui finalement m'est apparu relativement plaisant malgré le peu d'interêt des sections autoroutières. Le spectacle des villes d'arrêts et le flux sans cesse renouvelé de voyageurs (utilisant ce moyen à l'équivalent de nos TER voire inter cités) ayant en effet agréablement égaillé ce parcours et contribué à mon sentiment d'immersion croissante dans une logique de voyage.
Je découvre rapidement que la vieille ville est envahie par une foule multigénérationnelle (à vrai dire terriblement bruyante, me suscitant quelques inquiétudes pour la nuit à venir) mobilisée dans le cadre des fêtes de San Mateo*. Je gagne ainsi mon hôtel au milieu d'une joyeuse brouhaha où les cris des enfants le disputent aux apostrophes des adultes.
Après un roboratif déjeuner (pris à la sidréria de mon hôtel et comportant notamment un caldo gallego) je me retrouve sur le parvis de la Cathédrale noir de monde, les uns suivant des démonstrations de karaté tandis que les autres s'agglutinent devant une estrade pour profiter d'une variété de chanteurs rivalisant dans l'art de produire des décibels. Après une brève station pour "apprécier" ce spectacle je prends rapidement le parti de me rendre à l'office du tourisme afin de me faire préciser l'itinéraire pour rejoindre les monuments pré-romans de NARANCO vers lesquels j'ai prévu de marcher demain en guise de "mise en bouche" à mon périple.
Ce point étant réglé, je poursuis ma promenade dans les rues périphériques à l'esplanade de la cathédrale (m'arrêtant successivement au niveau de statues sur une place ou bien encore d'une fontaine du IX iéme siècle entourée d'immeubles) avant que de regagner cette dernière, localisant finalement la plaque indicatrice du point de départ du Chemin Primitif (et de son alternatif : le Camino de la costa) "loupée" lors de mon précédent passage.
Las de cette déambulation et encore pour partie "déphasé" je m'éloigne des bruits de la fête pour gagner une des nombreuses sidreria (encore desserte en cette fin d'après midi) de la rue Gascon (rue piétonne surnommée le "boulevard du cidre") et y savourer le premier café con leche de cette périgrination.
Après un certain temps, mes pensées dérivant dans les vapeurs de ma bouffarde, je prends conscience, alors que la nuit tombe, que je viens de "décrocher" et "basculer" dans mon état de pèlerin en instance de départ; autrement dit que je ressens toute à la fois une impatience de me mettre en mouvement et une douce léthargie d'être immobile la pensée en "errance".
Baignant dans une douce euphorie je regagne la sidréria attenante à mon hôtel pour y dîner (croquetta de la casa et chorizo con sidra) avant que de retourner marcher dans les rues adjacentes.
Ces dernière sont maintenant gorgées d'espagnols de tous les âges (du nouveau né dans sa poussette au vieillard au pas hésitant avec sa canne), cette "déambulation digestive"me conduisant tour à tour face à des danseurs de hip hop, dans des ruelles où l'alcool coule à flot dans une atmosphère encore bonne enfant (quid de la fin de nuit ?) puis finalement dans une ruelle en arrière de la cathédrale.
23h sonne au clocher de la cathédrale alors que je regagne ma chambre pour m'y endormir dans un relatif silence (je n'oublie pas que je suis en Espagne ... un samedi soir .... de fête !!!).